dimanche 25 août 2013

Mon arbre...

Pas le mien au sens propriété, mais juste un noyau d'un fruit de Nouvelle Zelande que j'ai planté pour voir en Janvier, et 7 mois plus tard ça a donné ça :
Je n'ai absolument aucune idée de comment il a fait pour pousser aussi vite. Il est déjà plus grand que moi en fait, hallucinant, il a bien mérité sa photo dans ce blog !
Il est planté à l'entrée du parc de la Chésine en venant du parc de la Bégraissière. Voilà une image de l'autre côté, il est juste en face d'un espèce de ponton :
Bon maintenant les questions c'est est-ce qu'il va bien passer l'hiver, est-ce que ces cons de jardiniers municipaux vont pas le couper (ils adorent couper des arbres visiblement !), et est-ce qu'il va finir par donner des fruits ?
A suivre... !

vendredi 23 août 2013

tous des débiles émotionnels !

J'ai trouvé ça dans un bouquin sur le yoga, et j'avoue que ça me laisse perplexe. Le titre : Adhyatma yoga, l'auteur : Arnaud Desjardins.
Voilà déjà l'extrait en question (il y va pas avec le dos de la cuillère !) :

Mais la véritable éducation, c’est l’éducation émotionnelle. Un enfant vit dans les émotions ; il est tellement dépendant, donc tellement vulnérable, qu’il ne peut pas en être autrement. L’éducation consiste à en faire un adulte. Et un adulte n’a plus d’émotions. Il peut ressentir avec son cœur les réalités de l’existence, mais non pas être emporté par des émotions qui lui enlèvent sa disponibilité et sa lucidité ; cela n’est pas normal pour un adulte. Autrefois, les adultes emportés par leurs émotions étaient plus rares. C’est pour cela qu’on en parlait comme d’une tragédie, comme nous parlons d’un aveugle, d’un mutilé ou d’un paralysé. C’était une des formes que prenait la souffrance : être emporté par les émotions, la passion amoureuse incontrôlée, les grandes colères, les jalousies, les haines, les peurs, les désirs incontrôlables.
Éduquer, c’est, étymologiquement, « conduire hors de », conduire hors des émotions, et c’est ce travail d’éducation qui n’a plus été fait. L’éducation émotionnelle, aujourd’hui, est nulle. Et ce qui est plus grave, c’est qu’il y a une contre-éducation. Non seulement les adultes – je pense en particulier au père et à la mère, éventuellement aux oncles, aux tantes, aux frères aînés, aux grands-parents – ne sont plus là pour apprendre à l’enfant, peu à peu, à dépasser ses émotions et à accepter le monde tel qu’il est, mais les adultes sont là pour irradier leurs propres émotions sur les enfants. Je suis entré en 1949 dans le chemin. Mais, malgré des années de yoga, de méditation, de séjours en Inde, j’ai été tout aussi incapable que les autres de donner à mes enfants une éducation digne de ce nom. Simplement, plus tard, ce que j’ai vécu et réalisé auprès de Swâmiji m’a permis de réparer une grande part des erreurs que j’avais faites et, d’abord, de cesser de les aggraver.
Bien des observateurs voient les enfants dans leur classe, dans leur camp de scoutisme ou dans leur colonie de vacances, et ils ne voient pas ce qui se passe à la maison ; mais si l’on regarde avec un œil ouvert, averti, ce qui se passe dans les familles, y compris celles qui sont supposées donner une bonne éducation aux enfants (et pas seulement les exemples des alcooliques qui se battent à coups de bouteilles devant leurs propres gosses), il est saisissant de voir à quel point les enfants ne sont pas guidés pour devenir adultes, à quel point ils sont émotionnellement mutilés. Tant et si bien que, si notre société moderne produit des hommes et des femmes doués physiquement (tennis, ski, natation, tout y est), doués intellectuellement (École normale supérieure, Polytechnique, École nationale d’administration), cette société produit des êtres qui sont des « arriérés émotionnels », des « débiles émotionnels » : manque de confiance en soi, peur, anxiété, susceptibilité, jalousie, timidité, agressivité, orgueil, et tous les « complexes ». Comme cela se trouve de plus en plus généralisé, chacun en souffre, mais peu en prennent clairement conscience et osent exprimer ces choses telles qu’elles sont. Nous savons bien ce que c’est qu’un arriéré ou un débile moteur, un arriéré mental ou un débile mental ; il y a des tests, des mesures de quotient intellectuel qui nous permettent de porter un diagnostic. Mais nous n’avons rien qui nous permette de mesurer la « débilité émotionnelle » ou « l’arriération émotionnelle ». Et la plupart des adultes aujourd’hui sont émotionnellement infantiles. Ce qui était exceptionnel autrefois est devenu la règle, ce qui était la règle est devenu l’exception. Or, un pseudo-adulte qui est un arriéré émotionnel ou un débile émotionnel ne peut pas de plain-pied accéder aux disciplines ésotériques, initiatiques, yogiques décrites par les grands textes, les Upanishads, le yoga Vashishta, les Yoga sutra de Patanjali, Shankarâcharya ou les textes équivalents en matières de soufisme, bouddhisme tibétain ou zen.

... et plus loin, encore un bout remarquable :
Pensez à ce qu’on appelait autrefois les « qualifications initiatiques » de départ pour pouvoir être disciple. Ces qualifications initiatiques, on les a d’ailleurs trouvées dans le christianisme aussi. C’est ce qu’on attendait d’un candidat prêtre ou moine. Ces qualifications représenteraient déjà, pour l’homme moyen d’aujourd’hui, le but dont il ose à peine rêver.

Et bin ! Bon du côté des émotions négatives je suis d'accord évidemment il faut les étouffer (tout ce qui est agressivité, orgueil, jalousie, susceptibilité, etc...). Encore qu'étouffer, ça ne marche pas toujours, certains sont obligés de les canaliser, les évacuer dans autre chose. Par contre je n'étais même pas au courant qu'il y avait une forme d'éducation avant qui permettait de les combattre. Enfin bien sûr les gens biens essayent de s'améliorer toute leur vie, mais ils ne sont pas vraiment guidés par leur éducation, en tous cas moi je ne l'ai pas été, je me suis aperçu à l'adolescence que j'avais intérêt à mettre de l'ordre dans tout ça pour ne pas me faire déborder, et un livre comme Dune m'a beaucoup aidé à renforcer mes structures mentales/émotionnelles.
Mais bon, là il va loin : il parle de bloquer complètement les émotions, toujours avoir un point de vue détaché... Le point de vue détaché est très utile, d'accord, et je m'entraine à régulièrement le vérifier (après avoir lu Dune c'est quasiment automatique !). Mais ça serait une sacrée erreur de ne pas écouter ses émotions de temps en temps ! Quid des artistes en + ? Eux sans émotions ils ne sont plus rien! En + les émotions sont sources d'inspiration, moi qui utilise la façon artistique pour programmer, je serais bien incapable d'y arriver sans passion...  Il dit aussi que ce genre de contrôle était demandé des prêtres avant, et il précise même que ça permet de ne plus avoir de désir sexuel ! Et ils font comment ceux qui sont en couple alors ? Bah, je suppose que ces moines ne sont pas en couple, même les hindoux, donc ils n'ont pas le problème... !
N'empêche ça laisse rêveur. Je n'ai pas vu que les générations passées avaient un tel contrôle. Il suffit de voir les guerres à répétition qu'ils se menaient. Il n'y a que depuis le 20ème siècle que le cycle des guerres s'est arrêté, et c'est pas parce que les gens sont devenus meilleurs, c'est juste que c'est plus possible de se faire des petites guerres comme avant ! Pas vraiment la marque d'un très grand contrôle de soit tout ça... Et quant au contrôle du désir sexuel, bien sûr y a eu des tas d'histoires de prêtres qui vont jusqu'à toucher des enfants pour ça (j'ai jamais compris comment un prêtre peut supporter d'être poussé à ça, totalement incompatible avec tout le reste, à leur place je ne pourrais plus me regarder en face après ça, et je me sentirais obligé de quitter toute fonction, et plus probablement jamais je ne me laisserais aller à des bassesses pareilles. Mais bon je suppose qu'ils arrivent à se convaincre qu'ils ne font pas de mal...). Jusqu'ici ce que la majorité pensait c'est pas qu'il y en avait moins avant, c'est juste que ça ne se savait pas. Et à priori ça semble raisonnable. En contradiction avec la meilleure éducation qu'il y aurait eu avant... Remarque je ne pensais même pas que cette partie de leur formation pouvait être liée à l'éducation. Il y a quand même de quoi se dire qu'il nous manque quand même quelques cases à notre époque, même si ça ne marchait pas toujours avant non plus.
Par contre y a quand même un passage juste sur la société de consommation qui cherche à stimuler ces mauvaises émotions et désirs, et que ça peut fortement compromettre toute chance de donner une bonne éducation. Ca faut reconnaitre que c'est un sacré challenge de nos jours.